Que va changer le Partenariat mondial pour les standards humanitaires

Par Cassie Dummett (*)

Les normes humanitaires sont précisément ce qui permet aux personnes touchées par des crises d’exiger des comptes à la communauté humanitaire. Et il est important pour nous tous de veiller à utiliser ces normes de manière intégrée et intelligente.

Dans le cadre de ma gestion d’un programme transitionnel d’abris lors de l’intervention post-Haiyan, j’ai utilisé les standards Sphère pour veiller à fournir des abris adéquats, sûrs et durables aux communautés touchées par le typhon.

J’ai également utilisé les Normes minimales pour le relèvement économique au moment de décider du potentiel de la mise en œuvre de programmes d’espèces et de coupons, et pour identifier l’espace sur le marché pour les menuisiers et les maçons ayant suivi une formation en techniques de construction résilientes aux catastrophes.

Lors de l’intervention après le séisme du Cachemire, j’ai utilisé les standards Sphère et ceux de l’INEE en matière d’éducation. Au Bangladesh, j’ai utilisé Sphère et LEGS pour la programmation basée sur des bons d’achat de bétail.

D’après ma propre expérience, le fait d’adhérer aux normes accroît la qualité de la fourniture d’aide et la redevabilité des organisations humanitaires.

Mais j’ai aussi vu les défis : il est difficile de savoir vers quelles normes se tourner, et on tend à utiliser celles avec lesquelles on est d’ores et déjà familier.

Les données factuelles viennent confirmer ce fait : les normes que connaissent le mieux les responsables d’opérations humanitaires sont les standards Sphère, et les spécialistes connaissent leurs propres standards techniques.

Le Partenariat mondial pour les standards humanitaires se compose de Sphère et de ses standards associés. Ils se complètent mutuellement et fournissent des ressources basées sur les données factuelles dans neuf domaines importants de l’intervention humanitaire : eau et assainissement, abris, sécurité alimentaire et nutrition, santé (Sphère), éducation (INEE), protection de l’enfance (CPMS), relèvement économique (MERS), bétail (LEGS) et analyse du marché (CaLP).

En tant que coordonnatrice du GHSP, je me réjouis de travailler avec ces six initiatives de formulation de standards alors même qu’elles approfondissent leur collaboration pour promouvoir conjointement l’utilisation des standards humanitaires, y compris les fondations communes que sont la Charte humanitaire, les principes de protection et la Norme humanitaire fondamentale.

Mon rôle consiste à faciliter l’accès aux bons standards au bon moment. Le travail commun de proximité accroîtra la prise de conscience des standards et les liens entre eux. Le but est que les praticiens se familiarisent de plus en plus avec les standards humanitaires et les utilisent mieux dans leur travail.

Dans le cadre de nos activités de préparation aux crises et de nos interventions lorsqu’elles surviennent, il nous faut utiliser les standards de manière intégrée. Comme pour nos interventions humanitaires, notre utilisation des normes devrait être opportune, appropriée et efficace.

(*) Coordonnatrice du Partenariat mondial pour les standards humanitaires.